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Naissance de la « Bibliothèque Verte »

Naissance de la « Bibliothèque Verte »

Écrit par Stéphanie Lamache

Cette collection lancée en 1923, était au départ composée de la reprise d’ouvrages de la Bibliothèque d’éducation et de récréation publiés par Hetzel entre 1863 et 1913. Hachette s’était porté acquéreur du catalogue Hetzel dès 1914, mais la Première Guerre mondiale et les difficultés de l’après-guerre en termes d’inflation et de réorganisation des circuits commerciaux avaient repoussé la concrétisation du projet éditorial.

La Chasse au météore, Jules Verne,  Bibliothèque Verte  - Nouvelle bibliothèque d’éducation et de récréation, Hachette, 1925.
Bibliothèque historique Hachette / Archives Imec

Le premier titre choisi pour cette nouvelle collection, la « Bibliothèque Verte  - Nouvelle bibliothèque d’éducation et de récréation », soulignait cette origine. Elle visait, par son contenu ouvertement moral et didactique un lectorat plus âgé que celui de la Bibliothèque Rose et comprenait à la fois des ouvrages de vulgarisation scientifique, des ouvrages sur l’histoire de France ou des romans commandés précédemment à de grands écrivains (Alexandre Dumas, Charles Nodier, George Sand). S’y sont également ajoutés les ouvrages de la Collection Jules Verne dont Le Voyage au centre de la terre deviendra l’un des succès de la collection avec 500000 exemplaires vendus.

Le rappel du titre d’origine de la collection Hetzel disparait en 1932 pour devenir uniquement « Bibliothèque Verte »,  à mesure où le nombre de titres publiés issus du catalogue Hetzel diminuait. Les tirages initiaux des ouvrages étaient en général de 25000 exemplaires.

L'Étoile du sud, Jules Verne, Bibliothèque Verte, Hachette, 1930
Premier changement de couverture et ajout d'une jaquette papier illustrée
Bibliothèque historique Hachette / Archives Imec

Après 1945, la production s’éloigne encore plus de la simple reprise des fonds Hetzel et Hachette pour s’orienter vers l’édition de romans d’action et le choix d’auteurs contemporains plus en phase avec la jeunesse d’après-guerre. En 1958, comme pour la Bibliothèque Rose, les couvertures toilées furent abandonnées au profit de couvertures cartonnées et pelliculées.

Le Château des Carpathes, Jules Verne, Bibliothèque Verte, Hachette, éditions de 1952 et 1973
Bibliothèque historique Hachette / Archives Imec

Le phénomène majeur de la période fut celui de la sérialisation afin de fidéliser le lectorat par attachement à des personnages récurrents. Alice de Caroline Quine, Michel de Georges Bayard, ou Les Conquérants de l’impossible de Philippe Ébly furent les séries à succès d’alors et pendant plusieurs décennies.

De nos jours, en termes de classification, l’éditeur favorise dans chacune des séries, Bibliothèque Rose ou Verte, « une organisation claire par âge (couleur pâle pour les 6-8 ans, couleur intermédiaire pour les 8-10 ans et couleur foncée pour les 10-12 ans) et par thématique (Humour/ Émotion pour le Rose ; Action / Aventure pour le Vert) ».


  • La bibliothèque spécialisée sur l’histoire de l’archive et de l’imprimé de l’IMEC comporte de nombreux ouvrages sur l'histoire de la littérature jeunesse, parmi lesquels figurent les travaux de Marc Bauland, La Bibliothèque verte (1923-1959) : l’esprit d’une collection pour la jeunesse et Les Collections de romans pour la jeunesse de la librairie Hachette (1945-1980). Tous sont librement consultables par les chercheurs et les lecteurs.
  • Les archives de l'illustrateur Philippe Daure qui a illustré de nombreux titres des Bibliothèques Rose ou Verte  sont déposées à l'Imec.
  • L'inventaire du fonds Hetzel est consultable en ligne.
  • Sur les stratégies économiques dans le monde de l’édition suite à la Première Guerre mondiale, voir aussi Les éditions Larousse et la « Collection de Vienne ».
  • Hachette présente sur cette page l’ensemble de ses parutions dans les Bibliothèques Rose et Verte.

Lien vers le fonds Hachette Livre sur le portail des collections.
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