Le Bon, Gustave (1841-1931)
Lorsqu'en 2010 le journal Le Monde et les éditions Flammarion décident de consacrer une série aux « 20 livres qui ont changé le monde », Psychologie des foules de Gustave le Bon figure parmi les premiers titres proposés. Ce livre qui eut, lors de sa publication en 1895 et durant une cinquantaine d'années, des lecteurs enthousiastes, joua un rôle considérable, même s'il eut en la personne de Mussolini un thuriféraire un peu voyant. Gustave Le Bon (1841-1931), anthropologue et sociologue est une figure paradoxale et controversée, anticlérical et anti-colonisateur, mais soutenant une hiérarchie dans le stade de développement des différentes civilisations. Il occupe une place importante dans la vie intellectuelle, notamment par la direction de la « Bibliothèque de philosophie scientifique » chez Flammarion. Ami proche de Bergson, Valéry, Poincaré, Marie Bonaparte, Saint-Saens, il a été aussi très lié à la comtesse Greffulhe. Peu de penseurs et de savants auront incarné comme lui le tournant du XIXe siècle et pressenti avec autant d'acuité les secousses du siècle suivant : la montée des dictatures, la seconde guerre mondiale, la fin du colonialisme, les déviations du socialisme et même la résurgence de l'Islam. Par ses intuitions (il contribue à la fondation de la sociologie et de la psychologie sociale) comme par ses ambiguïtés, Gustave le Bon est l'une des figures les plus révélatrices de son temps.
Contenu de l'archive :
Le fonds confié par Sylvie Carnot comporte les carnets, des articles et manuscrits, des récits de voyage, une documentation scientifique, des dossiers biographiques, une correspondance, des dossiers en lien avec son activité éditoriale chez Flammarion, des photographies, des épreuves corrigées, ses livres publiés.
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