Daix, Pierre (1922-2014)
Engagé très jeune dans le mouvement communiste, Pierre Daix entre dans la Résistance dès l'été 1940 et se lance en 1941 dans l'action armée. Arrêté en 1942, il est déporté à Mauthausen. Rescapé, il revient à Paris et intègre le cabinet de Charles Tillon, ministre de l'armée de l'air. En 1948, il devient rédacteur en chef des Lettres françaises , journal culturel d'obédience communiste dirigé par Louis Aragon dont Pierre Daix devient un très proche collaborateur et ami. De 1948 à 1972, de l'époque stalinienne à celle de l'eurocommunisme, il est ainsi au centre de tous les débats intellectuels, politiques et littéraires de l'époque. Intellectuel militant de la presse communiste, il attaque de façon véhémente les témoignages de Victor Kravchenko et les analyse de David Rousset lors de deux procès emblématiques des conflits idéologiques de la guerre froide. Ebranlé par le rapport Khrouchtchev, il prend peu à peu ses distances avec la direction du Parti communiste de Maurice Thorez. Il est le premier à publier Soljenitsyne en France, en 1963, aux éditions Julliard. Après le Printemps de Prague et Mai 68, il s'oppose ouvertement à la direction du Parti. La Lecture de L'Aveu d'Artur London, ses liens avec la Tchécoslovaquie l'amènent à rompre progressivement avec le Parti communiste. Après le sabordage des Lettres françaises en 1972, il publie un ouvrage sur Soljenitsyne ( Ce que je sais de Soljenitsyne , Le Seuil, 1973) et un retentissant livre de mémoires qui marque sa rupture définitive : J'ai cru au matin (Laffont 1976). Cet ouvrage constitue un témoignage de premier ordre sur la trajectoire d'une génération. Il apparaît alors comme l'un des porte-parole de la critique du communisme soviétique. Il poursuit sa carrière de journaliste au Quotidien de Paris jusqu'en 1994 et devient un collaborateur régulier du Figaro littéraire . Ami et expert reconnu de Pablo Picasso, il lui consacre de nombreux ouvrages, biographies, essais, présentations de l'œuvre peint ainsi qu'un Dictionnaire Picasso . Il s'intéresse aussi à différents artistes comme Nicolas de Staël, Pierre Soulages ou Zao Wou-Ki. Sa longue fréquentation de Louis Aragon et Elsa Triolet lui inspire plusieurs livres de référence. Ses travaux comptent aussi des romans, de nombreux essais sur l'art, la littérature et la politique d'une époque dont il fut un témoin et un acteur engagé.
Contenu de l'archive :
L'archive contient les manuscrits des oeuvres, des dossiers de travail et d'expertise (Aragon, L'Aveu , Picasso), les correspondances et des photographies.
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