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Parmi les archives des éditions BIAS

Les éditions BIAS

La Maison BIAS

Créée en 1929 à l’initiative de l’éditeur juif allemand Robert Loewensohn et de l’imprimeur montreuillois Louis Vilette, la maison BIAS est une filiale de la maison d’édition bavaroise G. Loewensohn, spécialisée depuis le milieu du XIXe siècle dans l’imagerie enfantine en plusieurs langues. BIAS est ainsi l’acronyme de Bilderbücher In Allen Sprachen (Livres d’images en toutes langues). Sa production, diffusée à partir de 1933 hors circuit traditionnel (kiosques, merceries, etc), provient pour moitié du fonds de la maison Loewensohn (devenue Pestalozzi Verlag en 1935), pour l’autre de créations commandées à des illustrateurs prolifiques, actifs dans le réseau de l’imagerie populaire (éditions René Touret, A. Capendu et Gordinne/Chagor en Belgique).

En 1941, Robert Loewensohn juge plus prudent de faire de Louis Vilette l’associé majoritaire de son entreprise, qui prend le nom de « Société nouvelle des éditions Bias ». Précaution qui permettra à l’entreprise de survivre à son arrestation et à sa déportation à Auschwitz en 1942. Durant les conflits, l’entreprise vivote en exploitant le fonds dont elle dispose. Les livres d’images permettent d’inlassables réagencements à peu de frais. Au sortir de la guerre, Louis Vilette prend pour associés ses neveux, Jean et Georges Lauvaux. L’apport de capitaux permet de développer les collections en direction du public populaire et des écoles ainsi que d’améliorer le réseau de diffusion. A partir de 1950, l’entreprise réussit à s’imposer sur un marché conservateur, marqué par les injonctions morales de la loi de 1949 sur les publications destinées à la jeunesse.

En 1971, Jean et Georges Lauvaux prennent la direction de l’entreprise. Jean Lauvaux, devenu secrétaire général de la Chambre syndicale des imagiers, conseiller du Cercle de la librairie, membre du conseil d’administration du Centre de recherche sur la littérature pour la jeunesse, défend farouchement les valeurs qui ont assuré le succès de son entreprise au sein de la Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l’enfance et à l’adolescence ; il s’agit d’endiguer le renouveau qu’appellent de jeunes éditeurs contestataires, portés par mai 68, tels Harlin Quist et François Ruy-Vidal. Toutefois la maison, de taille moyenne tant par son capital que par ses tirages, a du mal à se maintenir sur un marché de plus en plus concentré.

En 1980, Les éditions Touret tentent de reprendre l’affaire qui sera finalement rachetée par les éditions Milan en 1989. Les publications cessent en 1992.