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Ruser face à Gallimard

Ruser face à Gallimard

Depuis les années 1950, Michel Vinaver connaît bien Robert Voisin, fondateur de L'Arche Éditeur et également gestionnaire des droits d'exploitation des mises en scène des pièces de son catalogue. Il n'est donc pas étonnant de trouver de nombreuses lettres du dramaturge dans le fonds de L'Arche, conservé à l'Imec, dont celle-ci datée du 11 mars 1970. Dès 1969, Michel Vinaver fait lire Par-dessus bord à Robert Voisin, d'abord comme à un ami qui l'estime et le conseille ; dans le second cahier préparatoire en date du 10 janvier 1970, il note que Voisin lui a déconseillé de réduire la pièce (« Il aime. L'a lu comme un roman, "c'est un roman" dit-il ; pense qu'on ne doit rien couper, qu'il faut ce foisonnement », p. 154).

Un lien juridique très contraignant existait entre Michel Vinaver et les éditions Gallimard depuis la signature d'un contrat en février 1949. Cette lettre en expose les subtilités, ainsi que la stratégie de l'auteur pour s'en libérer. Les Huissiers, sa deuxième pièce, a été publiée en mars 1958 dans revue Théâtre populaire, gérée par L'Arche, pour laquelle Michel Vinaver avait écrit quelques articles dans les années 1950 ; et La Fête du cordonnier (adaptation d'une pièce de Thomas Dekker de 1600) dans la « Collection du répertoire » du TNP l'année suivante (coéditée également par L'Arche). Quant à Iphigénie Hôtel, elle est d'abord éditée en 1960 dans Théâtre Populaire, puis Gallimard la reprend dans la collection « Le manteau d'Arlequin » en 1963 dans une version « brève ».

Simon Chemama