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Réécrire dit-il

Réécrire dit-il

Certains lecteurs ont approuvé la pièce, d'autres ont émis des critiques, tel le metteur en scène Roger Planchon, qui estimait qu'il y avait « beaucoup trop de scènes parallèles ». Michel Vinaver avait imaginé dès le début une pièce malléable, que les metteurs en scène pourraient s'approprier en prenant « le relais plus en amont que d'habitude » (second cahier préparatoire). C'est peut-être pour les y encourager, pour leur montrer le mode opératoire, qu'il réécrit Par-dessus bord une première fois dès 1970 (ce sera la version brève). Il décide de ne pas modifier la structure de la pièce, seulement de la raccourcir, « émincir » plutôt que « tronquer », comme il le notait déjà dans son second cahier préparatoire : « PDB est un tapis. On ne peut pas lui enlever des fils sans le bousiller. Alors il faut gratter, enlever tous les excès de laine, de partout. » (note du 13 octobre 1969).

Dans cet extrait de son journal, l'auteur précise qu'il ne « coupe rien » mais qu'il « fai[t] fondre » l'ensemble (la pièce en devient, paradoxalement, « plus craquante »). On voit également que Michel Vinaver était actif sur plusieurs fronts en même temps : en effet, parallèlement à la réécriture, il s'est lancé dans la pièce suivante, La Demande d'emploi (« DE »), pièce beaucoup plus jouable puisqu'elle ne comporte que quatre personnages. On apprend par ailleurs qu'il lit, pendant ces vacances, La Montagne magique, roman-monde de Thomas Mann.

Simon Chemama