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Penser au spectateur

Penser au spectateur

Michel Vinaver a envoyé sa pièce à plusieurs metteurs en scène ou personnalités du monde du théâtre. Quand ces derniers ne lui adressaient pas de réponse écrite, mais les formulaient lors d'une conversation, il s'appliquait parfois à retranscrire ces échanges dans son cahier, comme ici pour Karlheinz Braun.

En 1961, celui-ci avait monté Les Coréens de Michel Vinaver en Allemagne, mais en 1970, il était surtout éditeur et agent. Il venait de quitter la grande maison Suhrkamp, qu'il avait rejointe en 1959, pour fonder Verlag der Autoren. Robert Voisin l'avait présenté à Michel Vinaver, espérant qu'il soit un relai majeur du dramaturge dans le monde germanophone. Malheureusement, Braun s'est montré assez peu enclin à soutenir son théâtre, et aujourd'hui, au catalogue du Verlag der Autoren, on ne trouve que La Demande d'emploi, parue en 2000 dans le numéro 3 de « Scène », la collection consacrée au théâtre français.

Sur la page de droite, Michel Vinaver a noté le temps que lui a pris la lecture de Par-dessus bord, en prévision d'une lecture de la pièce en Suisse, au Théâtre populaire romand (TPR), le théâtre de Charles Joris – le metteur en scène avait lui aussi reçu la pièce qu'il avait immédiatement appréciée. Michel Vinaver a toujours consacré une certaine énergie à lire ses pièces de théâtre en public, exercice dont la finalité pouvait être multiple : acte promotionnel, geste poétique et de performance, mais aussi de redécouverte en profondeur de son propre texte.

Simon Chemama