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Espaces cubiques

Espaces cubiques

Charles Joris (1935-2015), qui avait déjà monté Les Coréens en 1960, a été l'un des plus fervents admirateurs de Par-dessus bord : il a accueilli Michel Vinaver en 1970 pour une lecture de l'intégrale au TPR ; il y monte donc cette même version (sept heures de spectacle) en 1983 ; il a eu dès l'année suivante le projet, non réalisé, de la remettre en scène en modifiant certains points ; enfin, il a dirigé un atelier au Théâtre de Vidy, à Lausanne, autour de la version brève en 2003.

Comme le présentait le dossier dramaturgique du spectacle de 1983, la scénographie consiste en une « structure de poutraison qui découpe l'espace en 24 (4 fois 6) "cubes d'air" de 3 mètres de côté. Un certain nombre de ces cubes est réservé aux spectateurs, confortablement installés sur des chaises disposées en gradins occupant quatre cubes de part et d'autre des huit cubes centraux constituant l'espace de jeu proprement dit. Les quatre cubes des angles sont des coulisses, deux cubes sont réservés d'un côté à la régie son, de l'autre à la régie lumière. Les deux cubes restants sont remplis par des escaliers conduisant à un deuxième plan de jeu situé à plus de trois mètres du sol. »

Cette scénographie répond à l'un des défis scéniques de la pièce en choisissant de fixer sur le plateau des espaces dramatiques (sans doute les principaux bureaux de Ravoire et Dehaze, le magasin de Lépine, l'espace d'Alex, le Collège de France...). Aux yeux de Michel Vinaver, elle a aussi l'avantage de déconstruire le dispositif frontal traditionnel, même si ce n'est pas encore le théâtre en rond dont il rêve.

Simon Chemama