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La réponse de Dumézil

La réponse de Dumézil

Sur ces pages se côtoient une lettre, une coupure de presse et une référence à un tableau.

Le tableau : Madame de Pompadour, de François Boucher, servira à Michel Vinaver dans la pièce. Dehaze affirme que cette œuvre a permis à l'antiquaire Toppfer d'authentifier une tabatière qu'il lui a vendue, sans doute à prix d'or (« on [y] voit la Pompadour debout avec ce même petit chien à côté d'elle sur un banc il n'y a pas à s'y tromper on en reconnaît la couleur des yeux la couleur du poil et on connaît même le nom du petit chien il s'appelle Mimi »).

L'article : prélevé dans les pages « Économie » du Monde, il évoque le rachat d'une petite entreprise française de papier toilette. Cela fait bien sûr penser au destin de Ravoire et Dehaze qui, après s'être redressée pour affronter United Paper Cie, accepte l'offre de son PDG Young. Dans les deux cas, « l'équipe dirigeante reste en fonctions ». En novembre 2002, Michel Vinaver reçoit une lettre de Jean Bouton, informé que son entreprise avait servi de modèle dans une pièce de théâtre. Michel Vinaver lui envoie un exemplaire de son texte et, en 2008, l'invite à assister à la mise en scène de Christian Schiaretti.

La lettre : Georges Dumézil répond à Michel Vinaver, ce 17 octobre 1968, avec modestie (« je ne suis pour rien dans votre parcours »), mais aussi avec fermeté (« je ne souhaite pas du tout figurer dans votre pièce ») ! Le désir qu'il avait d'introduire sans fard le réel dans la fiction, le dramaturge le gardera pour ses pièces plus tardives (King, 11 septembre 2001, Bettencourt Boulevard). Cette fois-ci, il est contraint de changer le nom (ce sera Onde) et, par la même occasion, il renonce à d'autres référents réels, comme Barthes ou Voisin (le fondateur et directeur des Éditions de L'Arche, qui sera seulement nommé dans une réplique).

Simon Chemama