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Gustave Flaubert

Gustave Flaubert
Carnet n°2, Gustave Flaubert, 1859-1878.

La littérature commence avec la rature, on le sait : chez Flaubert, les « affres du style » ont laissé des traces. Peu raturés, ses carnets se situent en deçà du travail sur la langue et de la rédaction. Ils sont bien nommés carnets de notes, notes de voyages ou notes littéraires. Les premiers, onze au total, de petite taille, trouvent place dans le sac, depuis l’Italie en 1845 jusqu’à Carthage en 1858, en passant par la Bretagne en 1847 et surtout l’Orient entre 1849 et 1851 ; les choses vues et ressenties sur la route sont capturées « sur le vif » (Roland Barthes), au crayon à papier avant d’être le plus souvent repassées à l’encre au retour, et parfois de servir à la rédaction d’un récit de voyage. Les seconds présentent des formats, des durées d’utilisation et des fonctions disparates : grands carnets d’idées, de pensées, de scénarios et de projets à longs termes, rangés à portée de main et rédigés confortablement à l’encre ; calepins glissés dans la poche où sont jetées à la diable des références de lectures ponctuelles prises en bibliothèques pour documenter l’œuvre en cours ou des indications de repérages topographiques (rarement, un croquis, maladroit), avec une mine de plomb qui s’efface. Cette série de dix-huit carnets de notes accompagnent toute une vie d’écriture, en commençant par les lectures de 1845 sur l’Antiquité et l’Orient qui préparent la première Tentation de saint Antoine, et ne s’arrêtant qu’avec la mort en 1880, au terme des immenses lectures pour Bouvard et Pécuchet, inachevé.

Né le 12 décembre 1821 à Rouen, Gustave Flaubert mène une enfance tranquille près d'un père chirurgien en chef à l'hôtel-Dieu de Rouen. Après de brèves études de droit à Paris, il souffre d'une maladie nerveuse qui le contraint à rejoindre sa propriété du Croisset. Il s'attelle alors à la rédaction de son œuvre et publie en 1857 Madame Bovary, qui lui vaut un procès pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs ». S'en suivent notamment Salammbô (1862), L'Éducation sentimentale (1869), Trois contes (1877) et Bouvard et Pécuchet qui paraîtra après sa mort. Gustave Flaubert décède le 8 mai 1880 à Croisset.