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Sur un voyage en Grèce

William S. Lewis

Sur un voyage en Grèce

« Je suis en Grèce chez des amis. À Athènes. Quel merveilleux pays : la beauté de la ville sous le soleil, et maintenant l’orage : une splendeur, je vois la ville de l’appartement, et j’entends la 7e symphonie de Beethoven à la radio. Il ne me manque que la mer des îles et une plage. La femme que j’aime est avec moi. Des amis vont venir, merveilleux. Je suis heureux et le communisme est à portée de main.

Le communisme existe aujourd’hui partout où

1/ il n’y a pas de rapport marchand

2/ donc pas d’exploitation économique

3/ donc pas de domination politique

4/ donc pas d’asservissement ou d’intimidation idéologique.

Il existe partout dans le monde, dans des îlots d’amitié (entre tous les amis qui s’aiment et parlent de ce qui les intéresse, entre tous les enfants qui jouent, entre tous les hommes qui jouent au football ou à d’autres jeux où il s’agit de gagner en respectant les règles du jeu, sans faire de mal à personne. Le communisme c’est le respect des autres, quand tous les rapports d’exploitation, de domination et d’intimidation ont été supprimés ou suspendus.

Je pense au mot de Mao : « en pratique, il faut savoir jouer du piano » – le petit mot n’a l’air de rien. Il est décisif voici comment je le comprends.

1/ Ça veut dire qu’il faut savoir faire plusieurs choses à la fois : ex. je joue avec les deux mains ensemble, alors que chacune joue des notes différentes. Traduction : en politique il faut faire plusieurs choses à la fois, jouer 2-3-4-5 etc. partitions à la fois, jouer à 2 mains, à 4 mains, etc. en contrôlant le tout, afin que tout soit harmonieux, et sans faire de fausse note. Une fausse note c’est terrible, ça ne pardonne pas. Quand un pianiste fait des fausses notes, ce n’est pas un pianiste. Quand un dirigeant politique fait de fausses notes (des erreurs) ce n’est pas un homme politique. Il n’a pas le droit de se tromper. [1] »

 

Quand on pense à Althusser en 1980, un événement occulte, à juste titre, tous les autres. Nous savons qu’il souffrit de dépression la plus grande partie de l’année, et qu’en été, il trouva refuge, pour une énième fois, dans une clinique. Nous savons qu’à l’automne, il subit une opération chirurgicale et que, tandis qu’il souffrait d’hallucinations iatrogéniques, il étrangla sa femme Hélène Rytman-Legotien dans l’appartement qu’ils partageaient à l’ENS  [2].

Comment, alors, expliquer cette lettre, non seulement sa tonalité lumineuse, mais aussi son contenu extraordinairement optimiste ? Dans quels autres écrits d’Althusser le trouve-t-on spéculant gaiement sur l’ontologie du communisme ? Proclamant même qu’il existe déjà [3]? Avant 1980, de tels envols débridés de philosophie prophétique étaient extrêmement rares. Pour Althusser, en 1965 comme en 1975, le communisme n’était certainement pas à portée de main ; c’était quelque chose à atteindre d’abord par une analyse concrète de la situation puis par l’action révolutionnaire, suivie de la dictature du prolétariat. Avec un pouvoir d’État garanti, imaginait-il, les habitudes et les idées communistes pourraient remplacer celles du capitalisme – le communisme pourrait alors être établi [4]. C’était donc une bonne chose que l’avenir dure longtemps !

Pour expliquer ce contenu inattendu, la lettre elle-même indique peu d’indices : ni date ni adresse. Après l’assertion de départ annonçant le communisme à portée de main, Althusser consacre près de huit pages à la métaphore de Mao selon laquelle « Les camarades des comités du Parti doivent apprendre à bien "jouer du piano” [5] » La dernière page de la lettre consiste en une photocopie d’une coupure de Paese Sera. Le quotidien du Parti communiste romain rendait compte de l’intervention d’Althusser à une journée d’études sur la Commune de Paris organisée en Italie, à Terni. Étrangement, la plupart des citations attribuées à Althusser font écho aux solaires déclarations de la lettre. Comment en savoir plus? En cherchant plus loin – dans les archives, bien sûr.

Par chance, il existe un dossier intitulé « Projet de voyage en Gréce. 1980”. Dans celui-ci, se trouve une lettre de début décembre 1979 de Gerasimos Vokos, un professeur de philosophie à Thessalonique, invitant Louis et Hélène à lui rendre visite à Pâques tout en soutenant ses efforts pour changer la teneur des débats dans son université. Le 20 janvier 1980, Althusser répond : “Je vais un peu mieux, et d’une manière qui me semble prometteuse. Je pense sortir de la nuit où je ne pouvais que me diriger à tâtons et grande peine, et où il m’était quasi impossible de former un projet tant soit peu consistant. Ça va, comme tu vas aussitôt le voir avec ce qui suit. » Il fait ensuite allusion à un travail en cours lui demandant un intense effort avant d’accepter l’invitation de Vocos à plusieurs conditions : qu’il soit payé, qu’il fasse chaud début avril et que lui et Hélène dorment dans des lits séparés [6].

Aussi avons-nous peut-être suffisamment d’éléments pour expliquer le ton exubérant de la lettre, tout comme ses affirmations extraordinaires. C’est Pâques, Althusser émerge d’une période de dépression (peut-être un état maniaque), Hélène et lui s’entendent et attendent la compagnie d’un ami cher, et le soleil méditerranéen les réchauffe tous [7]. De surcroît, Althusser est à Thessalonique, là où Saint Paul proclama la bonne nouvelle du Christ ressuscité (provoquant ainsi un désordre) [8]. Peut-on blâmer l’homme d’âge mûr, catholique pratiquant dans sa jeunesse, de se sentir un peu évangélique et d’annoncer à son correspondant que le communisme est à portée de main, presque existant ?

La recherche suggère que cette explication pourrait être nécessaire mais elle ne suffit pas à expliquer ce qui se passe dans ce document, car ses expressions de départ ne sont pas uniques. Suivre la piste de la coupure de Paese Sera et des citations en écho permet d’établir un compte rendu détaillé de l’intervention d’Althusser à Terni fondé sur différents journaux italiens [9]. En plus de la proclamation du « communisme à portée de main », des exemples similaires d’existence du communisme sont exposés. « Le Communisme, » écrit-il, existe « partout…dans une église, ou sur un pré où l’on joue au football » [10].

« Le communisme », continue-t-il dans la lettre et dans les journaux italiens qui le citent presque mot pour mot, « c’est le respect des autres, quand tous les rapports d’exploitation, de domination et d’intimidation ont été supprimés ou suspendus » [11]. Autres parallèles entre le courrier et les coupures de presse : les comptes rendus soulignent qu’Althusser, dans son discours de Terni, était « frénétique », « débordant dans le délire ». Ce témoignage, toutefois, semblerait soutenir l’hypothèse selon laquelle la lettre de Pâques était un produit du dérangement, d’une élévation printanière coincée entre un hiver et un été d’intense dépression.

Et pourtant, retournant de nouveau aux archives, j’ai trouvé un autre texte. Des chapitres d’une ébauche d’un « livre sur le Communisme », un livre dont l’épigraphe et le contenu élucide l’expression de la lettre de Pâques: « le communisme est peut-être à portée de la main » [12]. Ce livre correspond à l’effort évoqué par Althusser dans sa réponse de janvier à son ami Vocos. Née depuis quelques mois et présentée publiquement à Terni, la thèse ne fut pas complètement le produit d’un moment de délire. La tentative de localiser le communisme dans les relations sociales existantes constituait au contraire un projet relativement détaillé, un de ceux qui suivirent l’échec du Programme commun de la gauche française en 1978 [13]. Profondément déprimé par les difficultés électorales communistes et inquiet de voir la fin du rêve d’une classe ouvrière unie et représentée par un parti d’avant-garde, Althusser commença à chercher des alternatives révolutionnaires au PCF. Sa bonne nouvelle – le communisme existe, il existe quelque part, on peut le connaître, le sentir, en faire l’expérience, et, avec un peu de chance, il est « à portée de main » – tout cela représente une nouvelle tentative de théoriser la transformation révolutionnaire comme activité sociale volontairement et profondément normative. Quelques éléments de cette compréhension apparaissent dans la philosophie de la rencontre, mais le projet dans son ensemble ne fut jamais réellement ressuscité. Une photocopie d’une lettre de Grèce, des journaux italiens un peu jaunis et l’ébauche du « Livre sur le communisme » de 1980 constituent les seules preuves d’un chemin théorique abandonné, d’une rencontre manquée entre Althusser et la philosophie sociale.

Traduction François Bordes

 

[1]. Louis Althusser, “Projet de livre sur le communisme”, 1980, Archives Louis Althusser, Imec, 20ALT2/48/4.20ALT/28/22.

[2] Elisabeth Roudinesco, Philosophes dans la tourmente, Histoire de la pensée, Paris, Fayard, 2005, p. 72-73 ; Richard Seymour, “The Murder of Hélène Rytman,” Versobooks.com, 24 juillet 2017, https://www.versobooks.com/blogs/3324-the-murder-of-helene-rytman.

[3] On trouve de semblables affirmations dans les plus hallucinants passages des travaux d’Althusser d’après 1982 – passages où les frontières entre fiction et réalité s’effacent, voir Louis Althusser, “La grande répétition de l’histoire,” été 1982, Archives Louis Althusser, Imec, 20ALT/29/1.

[4] William S. Lewis, “Althusser on Laws Natural and Juridical,” in Althusser and Law, ed. Laurent De Sutter, Nomikoi Critical Legal Thinkers Series, Abingdon & New York, Routledge, 2013, p. 42-44.

[5] Mao Tse- Toung, Selected Works of Mao Tse-Tung Vol. 4 Vol. 4 (London: Lawrence and Wishart, 1956), 379-380. Mao Tsé-toung, « Méthodes de travail des comités du Parti » (13 mars 1949), Œuvres choisies de Mao Tsé-Toung, tome IV, Pekin : Editions en Langues Étrangères, 1962.

[6] Louis Althusser, "Projet de Voyage En Grèce. 1980", Lettre de Louis Althusser À Gerasimos Vocos,” 20 janvier 1980, Archives Louis Althusser, Imec, 20ALT2/48/4.

[7] Les comptes-rendus de presse de la rencontre de Terni sont datés du 4 Avril 1980, la conférence ayant donc lieu quelques jours avant. La lettre d’Althusser mentionne le fait que ses amis ne sont pas encore avec lui à Thessalonique. Le dossier inclut des clichés photographiques de Louis Althusser, Hélène Rytman -Legotien et Gerasimos Vocos ensemble à l’hôtel à Thessalonique. Ces photos étant du 10 avril, on peut dater la lettre entre le 4 et le 9 avril. Pâques tombait alors le 6 avril.

[8] Actes des apôtres, 17, 1-8.

[9] Louis Althusser, “1980 Projet de Livre Sur Le Communisme”, 1980, Archives Louis Althusser, Imec, 20ALT/28/18. [Voir dans la série des “Papiers Althusser” la contribution d’Isabelle Garo.]

[10] Cristian Lo Iacono, "Un Amour Compliqué: Althusser et les marxismes dissidents Italiens", La Pensée, 2015, 149-150.

[11] Ibid.

[12] Louis Althusser, “1980 Projet de Livre Sur Le Communisme". 1980, Archives Louis Althusser, Imec, 20ALT/28/16-22.

[13] Michael G. Goshgarian, “Translator's introduction", in Louis Althusser, Philosophy of the Encounter. Later Writings, 1978-1987, Londres, Verso, Juillet 2006. Translated by Sophie Wüstefeld. Cahiers du GRM, Groupe de Recherches Matérialistes, n° 8, décembre, 2015. https://doi.org/10.4000/grm.679 ; Asad Haider and Salar Mohandesi, “Underground Currents: Louis Althusser’s ‘On Marxist Thought,’” Viewpoint Magazine (blog), 6 juin 2014, http://viewpointmag.com/2012/09/12/underground-currents-louis-althussers-on-marxist-thought/.


Texte original

Critical Essay

When one thinks of Althusser in 1980, one event occludes all others. We know that Althusser was depressed for much of the year, that in the summer he sought refuge from his depression at a clinic for the umpteenth time, that he underwent surgery in the fall, and that while suffering from iatrogenic hallucinations he strangled his wife Hélène Rytman-Legotien in their shared apartment at the ENS.[1]

How then to explain this letter, not only its luminous tone, but also its extraordinarily sanguine content? Where else in Althusser’s writings does one find him cheerfully speculating on the ontology of communism? Claiming, even, that it already exists?[2] Prior to 1980, such unbridled flights of prophetic philosophy were extremely rare. For Althusser in 1965 as in 1975, communism was most certainly not within reach [à portée de main]; it was something to be achieved first by a “concrete analysis of the concrete situation,” then by revolutionary action, followed by a dictatorship of the proletariat. With state power secured, he imagined, communist habits and ideologies might replace capitalist ones and communism eventually be established.[3] Quite a good thing then that the future lasts a long time.

Towards an explanation of its unexpected contents, the letter itself yields few clues: not even a date or an addressee. After the startling assertion that communism is within reach, Althusser spends almost eight pages riffing on Mao’s metaphor that “Members of Party committees must learn to play the piano well.”[4] The letter’s last page consists of a photocopy of a clipping from Paese Sera­–the Roman Communist Party daily, which recounts Althusser’s intervention at a “Work Session on the Paris Commune” held in Terni, Italy. Intriguingly, many of the quotes attributed to Althusser echo the letter’s sunny pronouncements. Where to learn more? Further into the archives, of course.

Fortunately, there is a folder marked “Projet de voyage en Gréce. 1980.” Here we find an early December 1979 letter from Gerasimos Vokos (1948- ), a philosophy professor at Thessalonica, inviting Louis and Hélène to visit him at Easter and to support his efforts to change the tenor of debate at his faculty. On the 20th of January 1980, Althusser replies, “I think that I am emerging from the night where I could get along only fumblingly and in great pain and where it was quasi impossible to form to any extent a worthwhile project.” He then hints at the incubation of a new endeavor before accepting Vocos’ invitation under the following conditions: that he be paid, that it be warm in early April, and that he and Hélène have separate beds. [5]

So maybe we have enough to explain the letter’s exuberant tone as well as its extraordinary pronouncements. It is Easter, Althusser has emerged from a period of depression (perhaps into a manic stage), he and Hélène are getting along and expecting the company of a dear friend, and the Mediterranean sun warms all.[6] Further, Althusser is in Thessalonica, a place where Saint Paul once proclaimed the good news of Jesus rising from the dead (and thereby started a riot).[7] Can one blame the middle-aged man who was once the observant youth for feeling a bit evangelical and for letting his correspondent know that communism is at hand, nay existent?

Further research suggests that this explanation may be necessary but not sufficient to explain what is going on with this document, for its startling expressions are not singular. Following the piste of the Paese Sera clipping and its echoed phrases leads one to a detailed account of Althusser’s intervention at Terni sourced from multiple Italian newspapers.[8] In addition to the claim that “communism is at hand,” similar examples of communism’s existence are deployed. “Communism,” Althusser opines in both places, exists “in islets of friendship…or in in a church, or in a field where one plays football”[9] it exists wherever “it’s about winning while respecting the rules of the game, without hurting anybody.” “Communism” he continues in the letter and is quoted almost verbatim in the Italian journals, “is respect for others, when all relations of exploitation, of domination, and of intimidation have been suppressed or suspended.[10] More parallels: the journalistic accounts emphasize that the Althusser who delivered these words at Terni was “frenetic,” even “overflowing in his delirium” This testimony, however, would seem to support the argument that the Easter letter was a product of derangement, of a vernal elevation sandwiched between hibernal and aestival periods of intense depression.

And yet, returning once more to the archive we find another text. In fact, we discover entire draft chapters of “A Book about Communism,” a book whose epigraph reads and whose contents elucidate the Easter letter’s locution: “communism is perhaps within reach.”[11] This book is the endeavor at which Althusser hinted in his January reply to Vocos. Germinating over a few months and presented publicly at Terni, the thesis signaled by its epigraph was not altogether the product of a momentary delirium. Rather, the attempt to locate communism in existing social relations was a fairly fleshed-out project, one that followed from the collapse of the Common Program of the French Left in 1978.[12] Deeply depressed about the possibility of communist electoral success and aware that the dream of a united working class represented by a vanguard party was finished in France and in Europe, Althusser began looking for revolutionary alternatives to the PCF. His good news, that communism exists, that it exists somewhere, that we can know it, feel it, experience it, and that, with a bit of luck, it is within our reach, represents a novel attempt by Althusser to theorize revolutionary transformation as a voluntary and profoundly normative social activity. Bits and pieces of this understanding pop up in the philosophy of the encounter, but the project as a whole was never really resurrected. A photocopy of a letter from Greece, a few yellowed Italian newspapers, and the drafts of the 1980 “Book about Communism” are the sole evidence we have of a theoretical path not taken, of an encounter between Althusser and social philosophy that did not take.

 

 

[1] Elisabeth Roudinesco, Philosophy in Turbulent Times: Canguilhem, Sartre, Foucault, Althusser, Deleuze, Derrida (New York: Columbia University Press, 2008), 99–102; Richard Seymour, “The Murder of Hélène Rytman,” Versobooks.com, July 24, 2017, https://www.versobooks.com/blogs/3324-the-murder-of-helene-rytman.

[2] One may find similar pronouncements in the most hallucinatory paragraphs of Althusser’s post 1982 work, passages where one suspects that the borders between fantasy and reality were imprecise. Louis Althusser, “La grande répétition de l’histoire,” summer 1982, 20ALT/29/1, Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine.

[3] William S. Lewis, “Althusser on Laws Natural and Juridical,” in Althusser and Law, ed. Laurent Desutter, Nomikoi Critical Legal Thinkers Series (Abingdon & New York: Routledge, 2013), 42–44.

[4] Zedong Mao, Selected Works of Mao Tse-Tung Vol. 4 Vol. 4 (London: Lawrence and Wishart, 1956), 379–80.

[5] “D’abord que je vais un peu mieux, et d’une manière qui me semble prometteuse. Je pense sortir de la nuit où je ne pouvais que de diriger à tâtons et grande peine, et où il m’était quasi impossible de former un projet tant soit peu consistant. Ça a, comme tu vas aussitôt le voir avec ce qui suit.” Louis Althusser, “Projet de Voyage En Gréce. 1980, Lettre de Louis Althusser À Gérasime Vocos,” January 20, 1980, 20ALT2/48/4, Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine.

[6] Journalistic accounts of the Terni workshop are dated 4 April 1980, suggesting that the conference was on the third or a few days before. Althusser’s letter from Greece mention that his friends are not yet with him in Thessalonica. Because the archives include snapshots of Althusser, Rytman-Légotien, and Vocos together at a hotel in Thessalonica and because these photos are dated 10 April, we can fix the authorship of the Greek letter definitively to some time between the fourth and ninth of April. Easter Sunday fell on the sixth.

[7] Acts 17:1-8

[8] Louis Althusser, “1980 Projet de Livre Sur Le Communisme,” 1980, Fonds Althusser, 20ALT/28/18, Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine.

[9] Cristian Lo Iacono, “Un Amour Compliqué: Althusser et Les Marxismes Dissidents Italiens,” La Pensée, 2015, 149–50.

[10] Ibid.

[11] Althusser, “1980 Projet de Livre Sur Le Communisme. 1980.” 20ALT/28/16-22, Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine.

[12] G. M. Goshgarian, “Translator’s Introduction,” in Louis Althusser, Philosophy of the Encounter: Later Writings, 1978-87 (Verso, 2006), xviii–xix; Asad Haider and Salar Mohandesi, “Underground Currents: Louis Althusser’s ‘On Marxist Thought,’” Viewpoint Magazine (blog), accessed June 6, 2014, http://viewpointmag.com/2012/09/12/underground-currents-louis-althussers-on-marxist-thought/.