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Molière vu par Jacques Audiberti

Molière vu par Jacques Audiberti

Écrit par Stéphanie Lamache

À l’occasion du 400e anniversaire de la naissance de Molière, regardons dans quelques fonds d’archives conservés par l’IMEC quelles sont les apparitions, incarnations et métamorphoses de ce dramaturge symbole de la culture française.

Jacques Audiberti (1899-1965), poète, journaliste, romancier et dramaturge écrit en 1954 ce qui sera son seul ouvrage de critique littéraire, un essai très personnel sur Molière.

L’ouvrage est une commande de Jean Duvignaud, destiné à une nouvelle collection des éditions L’Arche, « Les Grands dramaturges », dont le but est de «  retrouver dans chacun de ces créateurs, moins l’écrivain que l’homme de théâtre, moins un psychologue qu’un médiateur entre l’histoire et la cité. »

Jacques Audiberti. Molière. Brouillon du texte
Fonds Jacques Audiberti / Archives IMEC

De fait, Jacques Audiberti, avec « la cordiale irrévérence de la véritable amitié », fait renaître le tumulte d'une représentation et d'une vie dans un bien nommé « Préambule au vif », puis rattache Molière à la catégorie des « écrivants », ceux qui, « s'ils écrivent, ce n'est pas pour qu'on les en loue, mais afin que viennent au monde frégates et forteresses », c'est à dire, les comédies. D'ailleurs, parmi les « Lignes générales et analogies », Audiberti rapproche Molière et Chaplin. « Les œuvres de Chaplin et celles de Molière s'accroissent, de l'une à l'autre, du poids d'une bonne fortune à peu près continue. La farce devient une morale, la tarte à la crème une philosophie. »

Jacques Audiberti. Molière. Notes de travail
Fonds Jacques Audiberti / Archives IMEC

Dans une lettre à Robert Voisin, fondateur de L’Arche, Audiberti  reconnaît « Je suis pour ma part très content de ce livre. Le cas Molière y apparaît me semble-t-il dans une lumière nouvelle et, je crois, amusante autant qu’irritante. »

L'ouvrage sera très bien reçu par la critique. Pour Michel Zeraffa, « Lire le Molière d’Audiberti, c’est entrer dans une joie farouche, une joie pleine peau, pleine pâte » (Combat, janvier 1955) ; pour Georges Jean, « Audiberti, le poète de La Nouvelle origine, le dramaturge du Mal court affronte Molière d'une façon étourdissante, paradoxale mais profonde. » (Diapason, janvier 1955).

Jacques Audiberti. Collection Les Grands dramaturges.
Fonds Éditions L'Arche / Archives IMEC


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