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Max-Pol Fouchet voyage

Max-Pol Fouchet voyage

Écrit par Stéphanie Lamache

En 1950, Max-Pol Fouchet est un homme inquiet. La revue Fontaine qu’il avait fondée à Alger en 1939, devenue pendant la Seconde guerre mondiale l’une des tribunes de la résistance intellectuelle française, s’est doublée après la Libération d’une maison d’édition qui l’a conduit à déposer le bilan. Il poursuit alors en France les nombreuses activités initiées en Algérie : critique d’art et de littérature, enseignement, émissions de radio. Mais rien ne le satisfait vraiment, pas même « un semblant de succès ». En janvier, il note « il faut que ce nouveau demi-siècle m’appartienne ».

En juin, à l’invitation de l’Alliance française, il part en Afrique donner une série de conférences : Douala, Brazzaville, Yaoundé, Fort-Lamy, Nairobi, puis Madagascar, La Réunion, l’Île Maurice. Le périple au travers du continent africain dure deux mois et demi. Il parle beaucoup, mais écoute et observe davantage : les relations humaines, le colonialisme, l’art, la culture. De ce voyage, il ramène des centaines de photographies et d’observations. Cette façon de procéder deviendra sa manière de travailler lors de ses voyages suivants, en Inde, en Amérique du Sud et dans plusieurs pays d’Europe.

Agenda de Max-Pol Fouchet, transformé en journal de voyage lors de son périple africain. 14 juillet 1950 : l'arrivée à Brazzaville.
Fonds Max-Pol Fouchet / Imec.

Le 15 juillet 1950, une rencontre lui cause un choc qui l’ébranle profondément. Parmi le public d’une conférence, à des milliers de kilomètres de l’Algérie, il retrouve Hubert P., un ami de jeunesse qui lui raconte, huit ans après le naufrage du Lamoricière, les circonstances exactes de la mort de Jeanne Fouchet, l’épouse de Max-Pol. Rescapée du naufrage, elle périt assommée par l'embarcation qui venait la secourir. « L’extraordinaire et la conjoncture » : ce voyage qui était pour Max-Pol Fouchet celui de la découverte de l’autre devient celui du retour sur soi.

Agenda de Max-Pol Fouchet, transformé en journal de voyage lors de son périple africain (1950).
Fonds Max-Pol Fouchet / Imec.

En 1953, il publie Les Peuples nus aux éditions Corrêa, son premier essai né de ce voyage initiatique. L’ouvrage rencontre un réel succès. À la télévision, il impose son style à Lectures pour tous. Les trente années qui suivent lui appartiendront.

Dans cet agenda, 70 pages sont consacrées au récit du voyage à travers le continent africain.
Fonds Max-Pol Fouchet / Imec.

Références :

Agenda 1950, cote 176FCH/211/5, fonds Max-Pol Fouchet / Imec.

Bibliographie :

  • Les Peuples nus / Max-Pol Fouchet. - Paris : Corrêa, 1953.
  • Max-Pol Fouchet ou Le passeur de rêves : textes, photographies et témoignages / sous la conduite de Guy Rouquet. - Bordeaux : Le Castor astral, 2000.
  • Max-Pol Fouchet, 1913-1980 : poète de la liberté / [publié par l'Association des amis de Max-Pol Fouchet]. - Vézelay : Association des amis de Max-Pol Fouchet, 2010.

Les émissions de Max-Pol Fouchet sont consultables dans la salle de lecture de l'Imec, sur les postes de l'Institut national de l'audiovisuel.


Lien vers le fonds Max-Pol Fouchet sur le portail des collections.
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