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Charles Dickens aux éditions Hachette

Charles Dickens aux éditions Hachette

Écrit par Stéphanie Lamache

Célèbre en Angleterre dès la publication des Pickwick Papers, son premier ouvrage paru en feuilleton à partir d’avril 1836, Charles Dickens a aussitôt été traduit en France, mais de façon erratique, sans que l’auteur en soit toujours seulement informé.

Louis Hachette est le premier à envisager des traductions et une publication méthodiques et à solliciter Charles Dickens, fin 1855, afin d’envisager avec lui la parution de ses œuvres complètes. Charles Dickens, prudent et contrarié par la manière dont les premières traductions françaises sont parues, note que « presque tout le monde étranger me fait l’honneur très flattante de regarder mes écrits comme une espèce de propriété publique [1] ». C’est pourquoi, bien qu’intéressé par le projet, il souhaite obtenir plus de renseignements avant de donner son autorisation.

Il s’en suit un échange de lettres dont le but consiste à établir la liste des dites œuvres complètes et l’exercice donne lieu à quelques hésitations sur les titres retenus et le nombre de volumes.

Liste de ses œuvres établie par Charles Dickens, [janvier 1856]
Fonds Hachette / Archives Imec

En janvier 1856, Charles Dickens doute. « When I wrote, hastily, the titles of my romances, I forgot Oliver Twist which is distinctly one of them [2]». À quoi il lui est répondu « Ce n’est point Oliver Twist que vous aviez omis dans la liste jointe à votre lettre du dix de ce mois ; c’est Master Humphrey’s Clock qui formera deux volumes et en conséquence portera à douze romans et vingt volumes l’importance de notre publication, non compris les autres ouvrages [3]». Toutefois, Charles Dickens n’avait pas oublié Oliver Twist et la confusion sur les titres et volumes vient du fait que The Old Curiosity Shop et Barnaby Rudge ont d’abord été publiés dans la revue Master Humphrey’s Clock. La liste définitive sera établie par un contrat du 1er février 1856 [4], reprenant celle établie par Charles Dickens.

Les premiers volumes paraissent en 1857 et Charles Dickens s’en réjouit dans « Address of the English Author to the French Public », texte dans lequel il souligne que la publication « a été exécutée avec le plus grand soin, et les nombreuses difficultés qu’elle présentait ont été vaincues avec une habileté, une intelligence et une persévérance peu communes », si bien que « Cette traduction de mes œuvres est la seule qui ait ma sanction. Je la recommande en toute humilité respectueuse, mais aussi en toute confiance, à mes lecteurs français [5] ».

David Copperfield de Charles Dickens, éditions Hachette, 1885
FondsHachette / Archives Imec

Notes :

[1] Charles Dickens, lettre à « Mess. de la Hachette et Cie », 7 décembre 1855. Fonds Hachette / Archives Imec, cote 44HAC/154/114.

[2] Charles Dickens, lettre à Louis Hachette, 14 janvier 1856. Fonds Hachette / Archives Imec, cote 44HAC/54/6.

[3] Brouillon de lettre à Charles Dickens, 18 janvier 1856. Fonds Hachette / Archives Imec, cote 44HAC/154/114.

[4] Contrat entre Charles Dickens et les éditions Louis Hachette. Fonds Hachette / Archives Imec, cote 44HAC/54/6.

[5] Texte manuscrit en anglais par Charles Dickens et sa traduction dactylographiée en français. Fonds Hachette / Archives Imec, cote 44HAC/154/9.


Pour aller plus loin :


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