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La collection de l'IMEC

Sollers, Philippe (1936-2023)

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Crédit photographique : Sophie Zhang

Figure emblématique de l'avant-garde intellectuelle française de la seconde moitié du XXe siècle, Philippe Sollers, né Philippe Joyaux, a laissé une œuvre prolifique dans laquelle théorie et création ont une part commune. Son premier texte, Le Défi , est publié dans le revue de Jean Cayrol, Écrire , en 1957 ; puis ce sera le premier succès avec Une curieuse solitude , publié au Seuil en 1958. Le texte sera salué par François Mauriac et par Louis Aragon, indiquant d'emblée un consensus quant au style, de facture encore classique, de ce jeune et talentueux écrivain. La création de la revue Tel Quel en 1960, aux côtés de Jean-Edern Hallier, Fernand de Boisrouvray, Jacques Coudol, René Huguenin et Renaud Matignon, est un événement majeur de la vie intellectuelle et littéraire du second XXe siècle. Bientôt rejoints par Jean Thibaudeau et Jean Ricardou, puis par Michel Deguy, Julia Kristeva, Marcelin Pleynet, Jean Ricardou, Denis Roche, Jacqueline Risset, ou Jean-Pierre Faye, les telqueliens seront de tous les combats : Nouveau Roman, structuralisme, marxismes, Mai 68, maoïsme... jusqu'à se déchirer entre eux. Mettant à l'honneur des figures radicales telles Joyce, Bataille, Sade, Pound, Dante, Lautréamont, Artaud, Kafka..., Tel quel apparaît bientôt comme le foyer de l'avant-garde française. Philippe Sollers dirigea par ailleurs la collection "Tel quel" qui publiera aux éditions du Seuil les textes de Jacques Derrida, Roland Barthes, Jacques Henric, Viviane Forrester, Maurice Roche ou Gérard Genette. Il poursuivra l'aventure en 1982 en fondant une nouvelle revue chez Gallimard, L'Infini , ainsi qu'une collection éponyme. Philippe Sollers aura laissé plus de trente romans et autant d'essais. Il reçut de nombreux prix pour ses textes, notamment le prix Médicis pour Le Parc en 1961. Grand expérimentateur, Sollers développe parfois une prose classique, parfois une rigueur géométrique qui confine à l'abstraction, ou encore un flux de langage ininterrompu nourri par les théories littéraires et linguistiques qui lui sont contemporaines, par ses lectures de Joyce ou de Pound, et par la pensée psychanalytique (Sollers assista aux séminaires de Jacques Lacan entre 1965 et 1969). Entré en guerre contre le "mauvais goût" et la censure, Philippe Sollers n'eut de cesse, dans ses essais, dans ses textes critiques dans Le Monde des livres et dans ses interventions publiques, de défendre l'individualité du génie créateur face à une société improductive et falsificatrice.


Contenu de l'archive :
Confiées par les soins Julia Kristeva, les archives de Philippe Sollers sont composées de manuscrits et tapuscrits de l'œuvre, de carnets, de dossiers thématiques, éditoriaux ou biographiques, de dossiers de presse, d'une imposante correspondance, et d'un ensemble d'archives iconographiques et audiovisuelles. La bibliothèque personnelle de l'auteur complète cet ensemble prestigieux.



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