Aller au contenu
Recherche
La collection de l'IMEC

Lefebvre, Henri (1901-1991)

Philosophe, sociologue, urbaniste, Henri Lefebvre a traversé le siècle philosophique français. Dans les années 1920-1930, après une formation chrétienne, il participe à la revue Philosophie avec Georges Politzer ou Pierre Morhange. Germaniste, il s'intéresse très tôt à Nietzsche, à Hegel et à Marx en particulier au jeune Marx. Il adhère au Parti communiste en 1928 et prend part à La Revue marxiste et à Avant-poste , revue qui relaie en France le marxisme critique de l'École de Francfort comme les travaux de David Riazanov. Jeune théoricien marxiste, il développe une lecture du matérialisme dialectique éclairée par la notion d'aliénation dont La Conscience mystifiée (Gallimard, 1936), écrite avec Norbert Guterman, constitue un maillon majeur. Il développe une originale histoire sociale des idées dont témoigne son Nietzsche (1939), et publie chez Gallimard des Morceaux choisis de Marx (1934) et de Hegel (1938). Cette période pose les linéaments de sa Critique de la vie quotidienne (Grasset, 1947) qui constitue la colonne vertébrale de sa sociologie critique de la quotidienneté développée dans les années 1950. Professeur dans le secondaire à Privas puis à Montargis, il est révoqué par Vichy en 1941. Résistant, capitaine FFI, à Toulouse, il entre au CNRS en 1948 grâce à Georges Gurvitch. Auteur d'une thèse en sociologie rurale ( Une république pastorale, la vallée de Campan , 1954), il met en avant les règles communautaires de gestion des espaces et des ressources. Figure en vue des intellectuels du Parti communiste au lendemain de la Seconde guerre mondiale, il mène les attaques contre Sartre et l'existentialisme. Mais il développe rapidement une critique interne du parti, entrant de plus en plus en conflit avec la ligne officielle jusqu'à sa rupture en 1958. Il revient sur ces débats dans son autobiographie La Somme et le Reste (La Nef, 1959). Au tournant des années 1960, Lefebvre élabore une critique de la modernité empreinte de romantisme révolutionnaire. En 1961, il est nommé à l'Université de Strasbourg. Sa pensée s'oriente alors vers la sociologie urbaine et se rapproche des mouvances contestataires de la revue Arguments et de L'Internationale situationniste . En 1965, il est nommé professeur à l'université de Nanterre où il est aux avant-postes du mouvement étudiant de Mai 1968 dont il est l'un des inspirateurs. Lefebvre développe une sociologie urbaine singulière dont les principaux titres sont La Proclamation de la Commune (1965), Le droit à la ville (1968), La Révolution urbaine (1972), La Production de l'espace (1974). Après son Manifeste différentialiste (1970) et Une Pensée devenue monde (Fayard, 1980), le concept de citoyenneté se situe au cœur de ses préoccupations alors qu'il a réintégré le Parti communiste. Dans cette dernière période, son projet de rythmanalyse ouvre de nouvelles perspectives pour réfléchir à l'articulation des sociétés et de la nature. Penseur majeur de la modernité, son influence demeure active sur la pensée marxiste, la sociologie urbaine et rurale, la philosophie politique et la pensée critique.


Contenu de l'archive :
Les archives couvrent l'ensemble de son activité intellectuelle de philosophe, sociologue, urbaniste, enseignant, écrivain et mémorialiste. Dans le fonds se trouvent rassemblés manuscrits, dossiers de travail, correspondances, documents biographiques ainsi que des éléments concernant ses activités éditoriales, militantes et politiques.



Retrouvez la fiche et le plan de classement sur le portail des collections :

'Lefebvre, Henri (1901-1991)'

Tout savoir sur les modalités pour consulter les archives de l’Imec.


Pour aller plus loin :