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La collection de l'IMEC

Resnais, Alain (1922-2014)

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Alain Resnais est un réalisateur français, né le 3 juin 1922 à Vannes (Morbihan). Fasciné dès l'enfance par le cinéma et le théâtre, il prend des cours de comédie auprès de René Simon en 1941, avant de réussir le concours d'entrée à l'Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC) où il étudie le montage, sans pour autant achever le cursus jusqu'au diplôme. Il accomplit ses obligations militaires dans la troupe du corps français d'occupation en Allemagne et en Autriche, au sein du groupe de théâtre aux armées « Les Arlinquins », où il est à la fois acteur et chargé des recherches. De retour à Paris, il réalise en 1946 ses premiers essais cinématographiques, un court et un long métrage, Schéma d'une identification , avec Gérard Philipe et Ouvert pour cause d'inventaire , avec Pierre Trabaud et Danièle Delorme. C'est à cette époque qu'il rencontre Chris Marker et Remo Forlani. Il consacre aussi des courts-métrages à des peintres contemporains : Portrait de Henri Goetz , Hartung , Félix Labisse ... Ces films lui permettront de connaître Gaston Diehl et l'association Les Amis de l'art, qui lui commandent un Van Gogh que le producteur Pierre Braunberger lui demande de refaire en 35 mm. Ce court-métrage, le premier film professionnel d'Alain Resnais, reçoit un prix au Festival de Venise et un Oscar aux États-Unis. Pendant dix ans, Alain Resnais réalise des courts-métrages remarqués, comme Guernica (1949), avec un commentaire de Paul Éluard, Toute la mémoire du monde (1956), consacré à la Bibliothèque nationale, ou Le Chant du styrène (1958), dont Resnais demande le commentaire à Raymond Queneau. Les Statues meurent aussi (1953), cosigné Chris Marker et Ghislain Cloquet, et Nuit et brouillard (1955), avec un commentaire de Jean Cayrol, connaîtront à la fois succès et problèmes avec la censure. En 1959, Alain Resnais réalise son premier long-métrage sur un scénario de Marguerite Duras, Hiroshima mon amour. Par son sujet, par sa construction novatrice, le film marque immédiatement de son empreinte l'histoire du cinéma. En 1961, L'Année dernière à Marienbad , sur un scénario d'Alain Robbe-Grillet, connaît le même retentissement international, faisant d'Alain Resnais un réalisateur reconnu. Dès lors, le réalisateur poursuit une œuvre très personnelle où chaque film résulte du désir de travailler et d'expérimenter les formes narratives et visuelles avec des scénaristes aussi divers que Jorge Semprun pour La Guerre est finie (1966) et Stavisky (1974), Jacques Sternberg pour Je t'aime je t'aime (1968), David Mercer pour Providence (1977), Jean Gruault pour Mon Oncle d'Amérique (1980) à partir des travaux scientifiques d'Henri Laborit, ou Agnès Jaoui et Jean- Pierre Bacri pour Smoking-No Smoking (1993) et On connaît la chanson (1997), menant aux côtés de chacun un travail de réflexion sur la mise en scène dès les premières phases de l'écriture. Selon Alain Resnais, "dans un film, le sujet en soi, n'a pas plus d'importance que la mélodie en musique. Ce sont les possibilités de variations, de permutations, d'harmoniques qui comptent." À partir des années 1980, Alain Resnais réalise des films où le rapport au théâtre prend de plus en plus d'importance, comme Mélo (1986), d'après Henry Bernstein, Pas sur la bouche (2003), d'après un livret d'opérette d'André Barde ou Vous n'avez encore rien vu (2012), librement adapté de Jean Anouilh. Le dernier projet d'Alain Resnais en 2013-2014 fut l'adaptation d'une pièce d'Alan Ayckbourn, un auteur découvert à Londres en 1975 et qui eut dès lors une grande importance dans sa vie professionnelle, avec les adaptations de Smoking-No Smoking (1993), Cœurs (2006) et Aimer, boire et chanter (2014), ainsi que dans sa vie personnelle, avec le "pélerinage à Scarborough" qu'Alain Resnais a effectué l'été pendant toutes les années 1990 pour découvrir les nouvelles pièces du dramaturge anglais. Alain Resnais s'entourait de collaborateurs fidèles, comme les assistants réalisateurs Florence Malraux et Jean Léon, la scripte Sylvette Baudrot, le décorateur Jacques Saulnier, les créatrices de costumes Catherine Leterrier et Jackie Budin, les chefs opérateurs Sacha Vierny, Renato Berta et Éric Gautier ou les monteurs Albert Jurgenson ou Hervé de Luze, et d'acteurs retrouvés de films en films comme Sabine Azéma, Fanny Ardant, Pierre Arditi, André Dussollier ou Lambert Wilson, jouant avec eux aussi des possibilités "de variations, de permutations, d'harmoniques." Alain Resnais est mort le 1er mars 2014 à Paris. Principaux pseudonymes employés : Alex Réval, Alzin Rezarail (ou Rézaraille), Al Resnik, Alfred Loupblanc, Alain Totonome.


Contenu de l'archive :
Le fonds Alain Resnais, riche d'une grande variété de documents couvrant plus de 60 ans de carrière de l'auteur, permet d'étudier en profondeur l'œuvre du cinéaste, la construction et l'évolution des processus créatifs, la richesse des collaborations artistiques. Les dossiers consacrés aux longs-métrages constituent la part la plus importante du fonds. Pour chaque film, les versions des scénarios, les nombreux dossiers de notes préparatoires à la mise en scène d'Alain Resnais, les plans des décors de Jacques Saulnier et les dossiers consacrés aux repérages ou à la préparation du tournage, du montage ou de la promotion, permettent de comprendre la genèse d'une œuvre, depuis les premiers échanges avec les scénaristes, ce qu'Alain Resnais nommait "l'écriture en conversation", jusqu'à l'aboutissement du film réalisé. À noter la présence de plusieurs enregistrements des scénaristes, dont Jean Gruault, David Mercer ou Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, auxquels Alain Resnais demandait de lire leurs dialogues afin de pouvoir prendre des notes et concevoir le découpage technique. Parallèlement à ces dossiers, la catégorie des "Projets" constitue une filmographie en miroir, celle de l'œuvre qui aurait pu être mais que les circonstances ont empêchée. On y trouve notamment les nombreux dossiers consacrés au projet Les Aventures d'Harry Dickson auquel Alain Resnais a travaillé pendant dix ans avec Frédéric de Towarnicki, des projets américains menés avec Stan Lee, Lee Falk ou Penelope Mortimer ou encore des projets avec Milan Kundera, Jean Cosmos ou Michel Le Bris. Les notes de travail permettent également de découvrir la multiplicité des centres d'intérêts d'Alain Resnais, concernant le théâtre, les bandes dessinées américaines, la musique, le cinéma ou les séries télévisées. L'attention apportée à analyser et comprendre chacun de ces sujets révèle un metteur en scène curieux de toutes les formes de création. Quelques dossiers de type "journal de travail" ("Diary") donnent une chronologie très précise du travail sur certains films et sur la façon dont plusieurs projets pouvaient s'entrecroiser. Enfin, les dossiers des courts-métrages renseignent sur la réception des premières œuvres d'Alain Resnais, notamment grâce aux coupures de presse, tandis que le dossier biographique donne quelques repères personnels et familiaux.



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'Resnais, Alain (1922-2014)'

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