Aller au contenu
Recherche
La collection de l'IMEC

Lacassin, Francis (1931-2008)

image for Lacassin, Francis (1931-2008)

Journaliste, éditeur, écrivain, scénariste pour le cinéma et la télévision, Francis Lacassin collabora dès 1964 avec Jean-Jacques Pauvert pour la revue Bizarre et participa aux débuts du Magazine littéraire où il fut chroniqueur de littérature fantastique et policière. Journaliste à L'Express , puis au Point , Francis Lacassin devint, en 1971, conseiller littéraire auprès de Christian Bourgois, aux Éditions Julliard et pour la collection "10/18". Il dirigea à partir de 1982 une série d'éditions critiques dans la collection "Bouquins" chez Laffont. Francis Lacassin publia de nombreux essais consacrés à la littérature fantastique, à la bande dessinée ou au roman policier : Pour un neuvième art : la bande dessinée (1971), Pour une contre-histoire du cinéma (1972), Mythologie du roman policier (1974), Passagers clandestins (1979), Mythologie du fantastique (1991), Le Cimetière des éléphants (1996), ainsi que des monographies sur le cinéma muet français ( Louis Feuillade , 1966 ; Alfred Machin , 2001) et des textes autobiographiques ( Sur les chemins qui marchent , 2006 ; L'Aventure en bottes de sept lieues , 2007).

Né à Paris le 15 septembre 1885, Marcel Allain fut un romancier populaire dont la carrière littéraire a été marquée par la parution en 1911 du premier volume de Fantômas, co-écrit avec Pierre Souvestre (1874-1914). Sa vie personnelle, pourtant entièrement consacrée au travail, a été l'objet de multiples variations autobiographiques, si bien que faits et dates sont parfois difficiles à préciser. Ainsi, il se serait rendu 22 fois aux Etats-Unis, aurait possédé 121 voitures et aurait écrit entre 496 et 600 romans... Toutefois, il est avéré - ses archives le prouvent - qu'il obtint le 20 juillet 1904 un baccalauréat de lettres et de philosophie. Ensuite, il aurait entrepris des études de droit tout en écrivant pour Le Petit Parisien. Sa rencontre avec Pierre Souvestre se situerait vers 1905. Surchargé de travail et d'obligations, ce dernier recherchait un assistant pour Comoedia puis pour la revue qu'il avait créée, "Le Poids lourd". Leur première publication commune date de janvier 1909 : "Le Rour" paraît en feuilleton dans "L'Auto". Ce roman d'aventures rocambolesques, placé sous le signe de la vitesse et des progrès techniques au service du crime, peut être lu comme une ébauche des Fantômas. Il fut aussitôt suivi d'une auto-parodie, "Le Four" ainsi que de textes pour le théâtre dont "Le Sol tremble" (1909, inédit) et d'un roman-photo,"La Royalda" (1910). Mais la pièce maîtresse de leur oeuvre commune reste "Fantômas", écrit et publié au rythme d'un volume par mois entre février 1911 et septembre 1913, soit 32 volumes au total. Le succès de la série fut encore amplifié par l'adaptation au cinéma réalisée par Louis Feuillade à partir de 1913. Avant la mort de Pierre Souvestre en février 1914, ils eurent encore le temps d'écrire et de publier ensemble deux autres séries et quelques feuilletons mélodramatiques. Après 1914, Marcel Allain poursuivit seul sa carrière d'écrivain, tout en travaillant pour le cinéma à l'adaptation de ses oeuvres. Parmi sa bibliographie abondante, les séries "Femmes de proie" (5 volumes en 1921), "Les Parias de l'amour" (6 volumes en 1922), "Tigris" (26 volumes entre 1928 et 1949) ou "Fatala" (22 volumes en 1932 et 1933) se détachent. Pour sa part, l'auteur avouait une préférence pour "Les Cris de la misère humaine" (12 volumes en 1924 et 1925), tant pour son écriture que pour sa thématique humaniste. Néanmoins, l'attente du public et des éditeurs concernait "Fantômas", si bien qu'il le reprit comme héros d'une nouvelle série de romans entre 1926 et 1963. Marcel Allain est mort le 25 août 1969, toujours débordant de projets, quelques jours avant un périple automobile en compagnie de Francis Lacassin, pour aller négocier une réédition de Fantômas en Suisse.

Boileau-Narcejac est la signature commune de Pierre Boileau et Pierre Ayraud, dit Thomas Narcejac. Théoriciens du genre policier et experts de la fiction de suspense, Boileau et Narcejac constituent dès 1948 le tandem vedette de la littérature policière française. A la Libération, Boileau, qui avait entamé dans les années trente une carrière dans les romans à énigme, recommence à publier, des feuilletons cette fois, notamment dans France Soir. Recruté par une toute nouvelle maison d'édition, Le Portulan, Narcejac propose un deuxième roman et un essai : Esthétique du roman policier : c'est en découvrant son nom dans cet ouvrage que Boileau prit l'initiative de rencontrer Narcejac. C'est en juin 1950 qu'ils décident de travailler ensemble. Leur premier écrit, L'ombre et la proie, est achevé en 1951 mais ce n'est pour eux qu'une simple maquette ; elle ne sortira d'ailleurs en librairie qu'en 1958, sous le pseudonyme anagrammatique d'Alain Bouccarèje. Leur deuxième roman en revanche, Celle qui n'était plus (1952), pourtant refusé par la plupart des maisons d'édition avant Denoël, démontre leur maîtrise du genre. L'adaptation cinématographique deux ans plus tard par Henri-Georges Clouzot sous le titre Les Diaboliques est un formidable succès. Dès lors, les deux hommes vont produire à un rythme soutenu, avec toujours le même schéma directeur : "le héros, pour eux, ne doit jamais se réveiller de son cauchemar", comme l'a écrit le critique Michel Lebrun. Une trentaine de romans vont ainsi explorer les ressources du suspense, à la lisière du fantastique. Ils seront souvent adaptés au cinéma (de D'entre les morts = Sueurs froides d'Alfred Hitchcock en 1954 à Maldonne de Sergio Gobbi en 1968) ou à la télévision. Le tandem participe aussi à l'écriture de nombreux scénarios, dont Les yeux sans visage de Georges Franju. À côté de leurs nombreux écrits théoriques comme Le Roman policier (1964), on notera la création, en 1971, du personnage Sans Atout pour une dizaine d'aventures destinées à la jeunesse. Leur dernier roman écrit en commun, Le Soleil dans la main , paraît en 1990, un an après la mort de Pierre Boileau. Thomas Narcejac poursuit seul, signant toujours Boileau-Narcejac, jusqu'en 1998.

Jean Louis Bouquet est né avant le siècle à Paris, dans une maison au décor étrange. Dès l'enfance, il est fasciné par le merveilleux populaire. Il dévore Nick Carter, Buffalo Bill, Nat Pinkerton, Fantômas. Dans les années 20, il écrit des scénarios, notamment pour Germaine Dulac (Le diable dans la ville) et pour Luitz-Morat (La cité foudroyée, l'un des premiers films français de science-fiction, qui influencera Alain Resnais). En 1943, il invente le roman policier réaliste mais ouvert à une explication surnaturelle; plus tard lui reviendra le mérite d'écrire des histoires fantastiques pouvant recevoir une explication psychanalytique, donc réaliste...


Contenu de l'archive :
Le fonds comporte des manuscrits de l'œuvre, des notes et dossiers de travail dotés d'une abondante documentation, des archives éditoriales et journalistiques, des ensembles de correspondances, ainsi qu'une remarquable bibliothèque spécialisée sur les genres de prédilection de Francis Lacassin. À noter la présence d'archives de Jean-Louis Bouquet et de Boileau-Narcejac, datant des années trente pour les plus anciennes.



Retrouvez la fiche et le plan de classement sur le portail des collections :

'Lacassin, Francis (1931-2008)'

Tout savoir sur les modalités pour consulter les archives de l’Imec.