Cordier, Daniel (1920-2020)

Résistant, marchand d'art et historien français, Daniel Cordier est né le 10 août 1920 à Bordeaux au sein d'une famille de négociants. Ses parents divorcent en 1925 et sa mère se remarie en 1927 avec Charles Cordier, dont Daniel prendra le patronyme au début de la guerre. Il fait ses études dans différents collèges catholiques dont l'école Saint-Elme à Arcachon qui sera l'objet de l'un de ses ouvrages intitulés Les Feux de Saint-Elme. Dès le lycée, influencé par les idées maurassiennes de son père, il devient Camelot du roi, mouvement royaliste et milite à l'Action française. En juin 1940, révolté par la décision du Maréchal Pétain, il décide d'embarquer dans un navire pour l'Afrique du Nord, mais il se retrouve finalement en Angleterre où il s'engage dans les Forces française libres du général de Gaulle. Parachuté en France à l'été 1942, il devient le secrétaire particulier de Jean Moulin. En novembre 1944, il devient compagnon de la Libération par décret du général de Gaulle. Dès lors, il ne souhaite plus évoquer cette période de sa vie et devient marchand d'art, critique, collectionneur et organisateur d'expositions. Il ouvre une galerie d'art en 1956 dans laquelle de nombreux artistes se succèdent tels André Breton, Jean Dubuffet ou encore Dado. Il ferme la galerie en 1964 et fait don d'une partie de sa collection à l'État et notamment au Centre Georges Pompidou. À la fin des années 1970, après des propos calomnieux d'Henri Frenay à l'encontre de Jean Moulin, Daniel Cordier entreprend des recherches historiques pour défendre la mémoire de Jean Moulin. Il consacre à celui-ci une biographie en plusieurs volumes d'une grande portée historique. En 2009, Daniel Cordier écrit ses mémoires dont le premier volume, Alias Caracalla, est récompensé par le Prix Renaudot de l'essai. Lors de sa mort le 20 novembre 2020, à 100 ans, il était l'un des deux derniers compagnons de la Libération encore en vie.
Description physique
24 boîtes d'archives
Producteur de l'archive
Cordier, Daniel (1920-2020)
Présentation du contenu
Le fonds Daniel Cordier conservé à l'IMEC est constitué de ses archives littéraires. On y trouve les tapuscrits en plusieurs versions de la totalité de ses mémoires dont une partie a été publiée dans les ouvrages suivants : Alias Caracalla : mémoires, 1940-1943, De l'Histoire à l'histoire, Les Feux de Saint-Elme et La victoire en pleurant : Alias Caracalla 1943-1946 ainsi que certains de ses écrits sur Jean Moulin accompagnés de nombreux fac-similés d'archives sur Jean Moulin et la Résistance. À cela s'ajoutent, les courriers envoyés par les lecteurs, quelques éléments biographiques tels que de la correspondance privée et ses agendas, ainsi que des dossiers de presse et des travaux universitaires sur ses ouvrages et sur la Résistance.
Conditions d'accès
Communicable L'Instrument de recherche est consultable en ligne.
Bibliographie
Sur le galeriste : - 2005 : Viviane Tarenne (dir.), Daniel Cordier : le regard d'un amateur (donations Daniel Cordier dans les collections du musée national d'Art moderne), Paris : éditions Centre Pompidou, 397 p. (ISBN 2-84426-263-5) ; nouvelle édition du catalogue publié à l'occasion de l'exposition « Donations Daniel Cordier. Le regard d'un amateur » qui se tint au Centre Pompidou du 14 novembre 1989 au 21 janvier 1990. Sur la Résistance : - Roger Vailland, Drôle de jeu, prix Interallié, Paris : éditions Corrêa, 1945. [Dans un avertissement au lecteur, Roger Vailland explique que : « Drôle de jeu n'est pas un roman sur la Résistance », mais « une fiction, une création de l'imagination ».] - Laurent Douzou, La Résistance, une histoire périlleuse. Paris : éditions du Seuil, collection « Points », prix littéraire de la Résistance, 2005. - Jacques Baynac, Présumé Jean Moulin (1940-1943) : esquisse de la Résistance. Paris : éditions Grasset, 2007. - Charles Benfredj, L'Affaire Jean Moulin : la contre-enquête. Paris :éditions Albin Michel, 1990, 256 p. - Pierre Assouline, « Portrait : Daniel Cordier et l'énigme Jean Moulin », L'Histoire, no 127, novembre 1989, p. 64-67. - Jean-Louis Jeannelle, « Vies mémorables » et expression de l'intime : l'« irrégularité » dans les Mémoires de Daniel Cordier », Revue d'histoire littéraire de la France, n° 4, octobre 2011, p. 953-972. - Jean-Louis Jeannelle, « Patience du mémorialiste : Daniel Cordier et le « temps des Mémoires », Critique, no 754, mars 2010, p. 230-242. - Thomas Wieder, « Daniel Cordier au plus vrai », Le Monde des Livres, cahier du Monde n° 20030, 19 juin 2009, p. 1 et 6. - Thomas Wieder, « Daniel Cordier : de Jean Moulin à la jeunesse d'aujourd'hui, la leçon de vie d'un homme libre », Le Monde, 9 mai 2018.
Documents
- Les archives personnelles de Daniel Cordier sont conservées aux Archives nationales sous la cote 674AP46 - Les archives écrites et photographiques de la Galerie Daniel Cordier sont conservées à la Bibliothèque Kandinsky sous la cote GALCOR
Mots-clés
- Littérature
Tout savoir sur les modalités pour consulter les archives de l’Imec.