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La collection de l'IMEC

Famille Sarcey-Brisson

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Premier représentant d'une famille vouée au journalisme, Francisque Sarcey (1827-1899) fut l'un des critiques dramatiques les plus influents de la deuxième moitié du XIXe siècle. Sa fille Madeleine épousa Adolphe Brisson, co-fondateur avec Jules Brisson, son père, de la revue Les Annales politiques et littéraires en 1883. Elle participa activement à la vie du journal en signant des chroniques du nom d'Yvonne Sarcey ou de Cousine Yvonne. Elle fut l'animatrice de L'Université des Annales , cycle de conférences fondé en 1905, la fondatrice de l'Hôpital des Annales en 1914, puis de l'association Les Maisons claires en 1919. Madeleine et Adolphe Brisson furent parents de quatre enfants, dont Pierre Brisson (1896-1964). Pierre Brisson fut, comme son grand-père, un critique dramatique influent au journal Le Temps . Il fut également secrétaire de rédaction aux Annales politiques et littéraires de 1919 à 1934 avant de devenir directeur littéraire puis directeur de rédaction au journal Le Figaro , de 1934 à 1942. À la Libération, suite à une décision de justice, il devint le directeur du Figaro de 1944 à 1964. Son épouse, Yolande Laffon, fut actrice au cinéma et au théâtre. Leur fils Jean-François Brisson fut d'abord champion et recordman de France d'athlétisme (110 m. haies), avant de devenir lui aussi journaliste et de travailler au Figaro jusqu'en 1976.

Né à Dourdan le 8 octobre 1827, Francisque Sarcey fut élève à l'École normale supérieure entre 1848 et 1851, dans la même promotion qu'Hippolyte Taine et Edmond About. Il se consacra ensuite à l'enseignement, carrière qu'il abandonna en octobre 1858 pour se lancer dans le journalisme. Entré au journal Le Temps en 1867, il y tint le feuilleton dramatique jusqu'à sa mort. Partisan d'une critique d'opinion d'un "bon sens" revendiqué et tenant d'une tradition théâtrale conservatrice, son goût le porta à ignorer les innovations théâtrales de son époque pour leur préférer soit un théâtre classique, soit un théâtre de divertissement. Surnommé "Notre oncle à tous", pourvu de nombreux détracteurs, objet de caricatures multiples, il s'imposa, au fil de Quarante ans de théâtre , comme l'un des critiques dramatiques les plus influents de la deuxième moitié du XIXe siècle.

Fille de Francisque Sarcey et de « Madame Doge » (surnommée « Liebe » ou « Malibé »), née en 1869, Madeleine Brisson dirigea Les Annales politiques et littéraires avec son mari, Adolphe Brisson et y publia des chroniques sous le nom d'Yvonne Sarcey ou de "Cousine Yvonne". En 1905, elle imagina et prit la direction de L'Université des Annales , cycles de conférences données par des personnalités des lettres, des arts et de la politique dont les textes sont ensuite publiés dans le Journal de l'Université des Annales puis dans Conferencia , qui paraissaient en alternance avec Les Annales politiques et littéraires . Lors de la Première guerre mondiale, elle fut à l'initiative de la création de L'Hôpital des Annales , organisation caritative fondée pour venir en aide aux soldats blessés puis, en 1919, de la création des Maisons claires (1917-1968), organisation caritative fondée pour secourir les enfants pauvres des soldats et par la suite, les enfants en situation précaire ou de santé fragile signalés à son attention. Adolphe et Madeleine Brisson (Yvonne Sarcey) furent les parents de Pierre Brisson et de trois filles : Anne-Marie Ginisty, Émilie Dauphin (qui était surnommée « Lilie » et signait « Liliane Dauphin-Sarcey ») et Françoise Rouchaud (surnommée « Dédée »).

Critique dramatique au journal Le Temps comme Francisque Sarcey, né en 1860, Adolphe Brisson est le fils de Jules Brisson (1828-1902), lui-même journaliste à La Tribune de la Gironde et au journal Le Siècle . Ensemble, père et fils fondèrent en 1883 la revue Les Annales politiques et littéraires et Adolphe Brisson en prit la direction en 1902. Il épousa Madeleine Sarcey, fille de Francisque Sarcey, en 1889. Madeleine Brisson collabora activement à la vie de la revue auprès de son mari. Adolphe Brisson fut également conférencier, notamment pour L'Université des Annales , critique pour le journal Le Temps jusqu'en 1922 et écrivain. Adolphe et Madeleine Brisson furent les parents de Pierre Brisson, directeur du Figaro et de trois filles : Anne-Marie Ginisty, Émilie Dauphin (surnommée « Lilie » et signait « Liliane Dauphin-Sarcey ») et Françoise Rouchaud (surnommée « Dédée »). Il est décédé en 1925. Pseudonyme : « Le Bonhomme Chrysale ».

Petit-fils du célèbre critique dramatique Francisque Sarcey (qui succéda à Sainte-Beuve au journal Le Temps ), fils d'Adolphe Brisson et de Madeleine Sarcey (animateurs des Annales politiques et littéraires et de L'Université des Annales ), Pierre Brisson , né en 1896, s'inscrivit dans la tradition familiale, assurant à son tour la critique dramatique au Temps de 1923 à 1934 et exerçant une autorité considérable sur la vie théâtrale française. Directeur des Annales de 1925 à 1934, il devint directeur du Figaro en 1934 et s'entoura de collaborateurs comme François Mauriac, Paul Morand, André Maurois ou Jean Giraudoux. Directeur du journal jusqu'à sa mort, en 1964, il fit du Figaro l'un des plus grands quotidiens français. Pierre Brisson publia également de nombreux essais consacrés au théâtre, Au hasard des soirées (1935), Molière, sa vie dans ses œuvres (1941), Le Théâtre des Années folles (1943), Les Deux Visages de Racine (1944) et Propos de théâtre (1957), des mémoires, Vingt ans de Figaro 1938-1958 (1959), ainsi que plusieurs récits et romans : Le Lierre (1950), Sycorax (1952), Les Lunettes vertes (1953) et Doublecœur (1957).

Actrice, née en 1895, Yolande Laffon débuta au théâtre dès 1911. En 1921, Sacha Guitry lui offrit un rôle dans sa pièce Le Comédien et en 1924, elle commença une collaboration sous la direction de Louis Jouvet, dans la pièce Malborough s'en va en guerre de Marcel Achard. Louis Jouvet la dirigea à nouveau dans quatre mises en scènes, notamment dans Amphitryon 38 de Jean Giraudoux (1934) ou dans Les Bonnes de Jean Genet (1947). Yolande Laffon a également joué dans des mises en scènes de Lugné-Poe et de Marcel Herrand. Au cinéma, elle tourna une trentaine de films entre 1930 et 1956, notamment sous la direction de Maurice Tourneur dans Le Voleur (1933) ou dans Impasse des deux anges (1948), d'Anatole Litvak dans Mayerling (1936), d'Abel Gance dans Un grand amour de Beethoven (1937), de Robert Bresson dans Les Anges du péché (1943) ou de Claude Autant-Lara dans Les Sept péchés capitaux (1951). Yolande Laffon fut l'épouse de Pierre Brisson et la mère de Jean-François Brisson. Elle est décédée en 1992.

Jean-François Brisson , né en 1918, fils de Pierre et Yolande Brisson, fut deux fois champion de France et détenteur du record de France au 110 m. haies plusieurs années consécutives entre 1939 et 1948, sept fois sélectionné en équipe de France et seul vainqueur français du match France-Allemagne en 1939 à Munich. Auteur d'articles sur le sport dès 1941, il entra au Figaro en 1945, à la rubrique des sports, puis devint rédacteur en chef et directeur adjoint, devenant ainsi le représentant de la quatrième génération de la famille Sarcey-Brisson à se consacrer au journalisme. En 1950, il participa à la création de l'Association nationale pour la défense et le développement du sport, des activités physiques et du plein air, devenue par la suite le Comité Pierre-de-Coubertin, dont le but est de favoriser "la défense du Sport, considéré comme outil de perfectionnement humain" (source : http://www.comitecoubertin.fr/). Jean-François Brisson fut également à l'origine, en 1958, de la création de l'épreuve du décathlon moderne. En désaccord avec Robert Hersant, nouveau propriétaire du Figaro , il en démissionna en 1976 et se consacra dès lors à des activités en faveur du sport auprès de l'Unesco et du Comité national olympique. Il est décédé en 2010.


Contenu de l'archive :
Les fonds des familles Sarcey et Brisson, consacrés au journalisme, à la critique dramatique et littéraire, permettent d'observer le foisonnement littéraire, artistique et culturel français de la fin du XIXe siècle jusqu'au début des années 1970. L'échange permanent des différents membres de la famille avec les écrivains, artistes, journalistes, compositeurs ou personnalités du monde culturel pour la publication d'articles, de chroniques, d'extraits d'œuvres, révèle l'une des richesses du fonds, au travers de plus de 3500 dossiers de correspondance professionnelle. Apparaissent ainsi, pour n'en citer que quelques-uns, les noms de Colette, Francis Jammes, Pierre Loti, François Mauriac, Frédéric Mistral ou Marcel Prévost pour la littérature ; Georges Enesco, Jules Massenet, Darius Milhaud pour la musique ; André Antoine, Henry Bataille, Édouard Bourdet, Louis Jouvet, Lugné-Poe ou Georges de Porto-Riche pour le théâtre ; Marcel Gabilly, Adrien Hébrard, Jacques de Lacretelle, Maurice Noël, Denis Perier-Daville ou Louis Gabriel-Robinet pour le journalisme. Quelques auteurs se distinguent par le nombre de leurs lettres, comme Reynaldo Hahn, ami de la famille (335 lettres et cartes), Germaine Beaumont (230 lettres), Jules Clarétie (154 lettres), Édouard Herriot (152 lettres), Henry Bordeaux (145 lettres), Gyp (138 lettres), Paul Bourget (117 lettres), Saint-Georges de Bouhélier (114 lettres) ou Camille Saint-Saëns (60 lettres). Une autre caractéristique du fonds et de la famille est la présence d'albums ou d'ouvrages reliés créés à partir des correspondances conservées. Ainsi, Madeleine Brisson fut à l'origine de Lettres de mon fils, un ouvrage relié à partir des lettres de Pierre Brisson écrites pendant la Première Guerre mondiale et Liliane Dauphin-Sarcey a constitué plusieurs cahiers-albums, dont Jean Giraudoux et Maurice Maeterlinck, Les Rostand, Mme Colette, Comtesse Anna de Noailles née de Brancovan, Souvenirs d'artistes, Hommage 80 ans d'Yvonne Sarcey, créant ainsi de rares et beaux objets archivistiques qui sont également un témoignage d'estime, d'admiration ou d'affection familiale et artistique. Le fonds est également riche, en dehors des manuscrits des membres de la famille, des nombreux textes allographes conservés, depuis les manuscrits d'articles et de chroniques, jusqu'aux manuscrits d'œuvres complètes, comme Confession de minuit de Georges Duhamel ; La Fin des Villavide de Louise de Vilmorin ; Le 14 Juillet d'Henri Béraud ; Lettres à un jeune français de Louis Barthou, ou les épreuves corrigées de Terre promise de Paul Bourget.



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